Une usine de salades au cœur de terres viticoles
Babylone Growers Agritech, spécialisée dans la culture en hydroponie, vient de débuter sa production industrielle de salades sur les terres du château Lesparre à Beychac et Cailleau. En pleine capacité, elle table sur 5,5 millions de salades par an.
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Les premières salades, produites en hydroponie, sur les terres d’une exploitation viticole à Beychac et Cailleau (Gironde) ont été livrées au début de mai à l’industrie agroalimentaire. La serre de production d’un hectare appratient à la société Babylone Growers, de Taoufik Tahar et de son associé Dali Ketari. « C’est en 2017 que j’entends parler pour la première fois de l’hydroponie à grande échelle, explique Taoufik Tahar. Au début de 2018, avec mon associé, nous avons constitué une équipe de jeunes ingénieurs avec l’idée de monter un projet de ce type en France. »
Un investissement de 5 millions d’euros
L’hydroponie à grande échelle a deux inconvénients majeurs : la lourdeur des investissements et la nécessité d’une grande maîtrise de l’agronomie. Pendant trois ans, Taoufik Tahar mobilise toute son énergie avec ses équipes pour trouver des solutions afin d’assurer la rentabilité de son projet. L’investissement se situe à hauteur de 5 millions d’euros.
Depuis 2020, il y a eu trois levées de fonds pour la construction de la serre et des équipements. Un support de culture spécifique breveté voit le jour. Le support fait 12 mètres de longueur, 3,60 mètres de hauteur avec six étages pour installer les pots contenant les salades cultivées hors sol. On peut en mettre 2000. « Si je veux rester au prix du marché, ma seule variable, c’est d’augmenter le rendement », insiste Taoufik Tahar.
L’équivalent d’une production maraîchère de 40 hectares
L’objectif de Babylone Growers est de produire à pleine capacité 5,5 millions de salades chaque année sur un hectare. C’est l’équivalent d’une production maraîchère en terre de 40 hectares. Le but est d’offrir à ses clients une régularité de quantités, de qualité et de prix. L’immense serre, qui a remplacé les vignes, est en phase de production depuis le début de mars. Les graines de différentes variétés arrivent sur le site et sont semées dans la pépinière. Elles y restent un mois avant d’être transférées dans la serre de production pour quatre semaines de pousse.
Cette culture hors sol est peu consommatrice d’eau. « Ici, nous collectons l’eau de pluie que nous stockons dans d’anciennes cuves viticoles. L’eau, qui circule en circuit fermé, est mélangée avec une solution nutritive avec potassium et calcium qui permet de faire pousser les salades. »
Douze cycles par an
Autre particularité : la serre est protégée des aléas climatiques et de toute invasion d’insecte ou de parasite. « Ici, on travaille en milieu contrôlé et protégé, mais en lumière naturelle. On a reconstitué le climat idéal, ce qui me permet de faire douze cycles par an », précise Taoufik Tahar. Babylone Growers n’utilise pas de produits phytosanitaires : les salades portent la mention zéro résidu de pesticides. Actuellement, la société est au tiers de la production envisagée et emploie douze salariés. Des recrutements sont en cours, pour atteindre une trentaine de personnes à la fin de 2024.
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